Célèbre pour ses campagnes engagées emmenées pendant des années par sa fondatrice Anita Roddick (aux côtés de Greenpeace, d’Amnesty International, etc.), la marque de cosmétiques pionnière The Body Shop entend bien montrer que son rachat récent par le groupe L’Oréal n’a pas terni son activisme historique. Elle vient du coup de lancer une campagne aux côtés de l’association ECPAT (End Child Prostitution in Asian Tourism), née en 1990 en Thaïlande pour lutter contre le trafic d'êtres humains et notamment le trafic des mineurs à des fins sexuelles. L'enseigne met en vente à cette occasion deux produits-partage qui ont pour originalité qu’une grande part de leur prix (et non un pourcentage dérisoire, comme souvent pratiqué ailleurs) sera reversée à l'ECPAT France : il s’agit d’une part de la crème pour les mains Douceur & Cœur d'or, à base d'extrait d'angélique et d'huile d'olive bio, dont le tube de 50 ml est vendu 7,50€ dont 4,57€ reversés à l'association, et d’autre part d’un sac en coton bio et équitable (vendu à 3€, intégralement reversés).
Mais la campagne vise aussi la sensibilisation et la mobilisation des clients, ou non-clients d’ailleurs, de The Body Shop : tous ceux qui se sentent concernés par cette cause et veulent participer pourront signer dans les boutiques ou sur Internet une pétition qui sera ensuite distribuée aux instances dirigeantes des principaux pays touchés par ce fléau pour demander des mesures fortes de sensibilisation, réinsertion et prévention.
Pour mémoire, le trafic d'être humains est la troisième activité criminelle au monde : chaque année, 1,2 millions d'enfants sont victimes de trafic pour l'exploitation sexuelle ou le travail forcé. L'Asie reste le symbole de cette prostitution enfantine avec la Thaïlande (réputée pour son tourisme sexuel) et l'Inde (où 20 à 30% des prostituées des grandes villes seraient mineures). Mais ce problème concerne le monde entier - les pays du Sud, Amérique Latine et maintenant l'Afrique, sont très touchés, avec de nombreux enfants orphelins qui sont la cible privilégiée des trafiquants. Les pays occidentaux ne sont pas en reste, puisqu’ECPAT estime qu'il y a en France plusieurs milliers de mineurs victimes de la prostitution, essentiellement originaires d'Europe de l'Est et d'Afrique.