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Sac plastique

SAC PLASTIQUE

Emblématique de notre société de consommation de masse, le sac plastique à usage unique a des impacts environnementaux importants, du berceau à la tombe, et se trouve peu à peu mis à l'index dans tous les pays du monde...

Apparu dans les années 60, le sac plastique est lié à l’âge d’or de la consommation de masse et des supermarchés, qui distribuent encore aujourd’hui les trois quarts des sacs plastique en France. Il est même devenu le symbole de nos modes de consommation actuels et de leurs effets sur l’environnement : simple et léger, il porte jusqu’à 2000 fois son poids d’achats en tout genre ; jetable par essence, il a finalement un impact sur l’environnement bien plus important que d’autres produits plus consommateurs de matières plastiques et de pétrole ; enfin, sa gratuité apparente masque au consommateur son coût réel,  tant économique (le prix des sacs plastiques est répercuté sur les produits vendus par les magasins) qu’écologique (le coût de ses « externalités » n’est pas visible, qu’il s’agisse de la consommation de ressources pétrolières non renouvelables ou de son traitement en fin de vie).

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Le saviez-vous ?

  • 17 milliards de sacs plastiques sont distribués chaque année en France. Produit en une seconde, pour un coût moyen de 1 centime, le sac plastique s’utilise en moyenne 20 minutes… et met 400 ans à se dégrader dans l’environnement. Issu de la pétrochimie et la plupart du temps constitué de polyéthylène, il représente 1,4% de la consommation de plastique en France, qui utilise elle-même 4% de la consommation totale de pétrole…
  • Jetable par vocation, le sac plastique voit son impact en fin de vie préoccuper autant que sa fabrication et son origine pétrochimique : responsable chaque année de près de 70 000 tonnes de déchets, il est aussi une source importante de pollution visuelle dans la nature, puisque 150 millions de sacs plastiques se retrouvent chaque année sur le littoral français, où ils sont une menace pour les tortues et autres dauphins qui les confondent avec des méduses… Ceci, malgré une législation qui prévoit tout de même une amende pouvant aller jusqu’à 150 euros pour l’abandon de déchets dans la nature.
  • Après plusieurs reports, l'interdiction des sacs plastiques à usage unique a pris effet le 1er juillet 2016. Elle concerne les grandes surfaces, les petits commerces et les marchés. Les sacs dont l’épaisseur est supérieure à 50 microns seront encore autorisés. Les sacs ultrafins utilisés pour les fruits et légumes seront interdits au 1er janvier 2017. Après cette date, il faudra les remplacer par des sacs en papier ou des sacs qui sont à la fois « biosourcés » et « compostables de manière domestique », selon le décret paru en mars 2016.
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Bonnes nouvelles

  • Depuis 1996, les centres Leclerc ne distribuent plus de sacs plastique jetables à leurs clients. L’idée de l’enseigne : remplacer les sacs jetables par un sac plastique réutilisable, vendu 15 centimes d’euros et échangeable à vie. Arguant du fait que l’enseigne se passerait volontiers de certaines publicités (les sacs plastique à sa marque abandonnés dans la nature), Leclerc a beaucoup communiqué sur son initiative, d’abord pour mobiliser les consommateurs et  obtenir leur soutien actif sur ce projet puis, une fois les premiers résultats connus, pour faire acte de lobbying en signalant aux leaders d’opinion que le sac Leclerc était « une exception qui devrait être la règle ». Résultat : l’enseigne est passée d’un milliard de sacs distribués à 50 millions, ce qui représente aussi 4000 tonnes de plastique économisées par an.
  • Depuis 2003, l’Assemblée Territoriale de Corse a décidé d’interdire la distribution de sacs plastiques aux caisses des magasins de l’île, où ils ont été remplacés par des cabas échangeables à vie et des sacs en papier entièrement biodégradables… Une initiative qui a depuis fait école dans d’autres régions (Rhône-Alpes, Poitou-Charentes avec l’Ile de Ré, etc.).
  • Entretemps, poussées par ces initiatives locales, par le Ministère de l’Écologie et du Développement durable, par l’initiative innovante de Leclerc mais aussi par la pression des ONG environnementales (voir par exemple la campagne « Du jetable au durable » de WWF), quasiment toutes les grandes enseignes françaises se sont engagées à réduire leur distribution de sacs à usage unique de 15 à 25 % sur 3 ans. Ainsi Monoprix, Auchan ou Atac distribuent des sacs éco-labellisés NF Environnement, cependant que Casino mise sur la livraison à domicile et que Carrefour propose deux modèles de sacs réutilisables et échangeables à vie.
  • L'interdiction des sacs plastiques se développe dans le monde et pas seulement dans les pays riches. En Afrique du Sud par exemple, seuls les sacs biodégradables sont autorisés, cependant qu’à Taïwan la distribution gratuite de sacs plastique est interdite, et qu’aux Etats-Unis, la tradition veut que tous les supermarchés et magasins servent leurs clients avec des sacs en papier kraft. Les sacs plastiques sont même interdits dans les Etats de la Californie et Hawaï. Le Gabon a lui décidé d'interdire l'importation de sacs en plastiques non-recyclables dans le pays depuis le 1er juillet 2010.
  • Un autre exemple convaincant est celui de la Plastax mise en place en Irlande : connue pour la beauté de ses paysages naturels, l’Irlande était aussi particulièrement victime de la pollution due aux sacs plastique, avec 12 milliards de sacs distribués chaque année. D’où la réaction des Autorités, et la mise en place d’une éco-taxe de 15 centimes d’euros acquittée par le consommateur pour chaque sac plastique distribué. Résultat  : depuis la mise en place de ce système en 2002, le nombre de sacs a été réduit de 90% et 4 millions d’euros ont été récoltés grâce à la taxe, qui sert à financer un Fonds Pour l’Environnement.
  • L’Union européenne a imposé aux Etats de rendre payants les sacs fins non biodégradables au plus tard au 31 décembre 2018 ou de prendre des mesures pour réduire leur consommation annuelle à 90 sacs par habitant et par an fin 2019. En France, l'interdiction des sacs plastiques a enfin pris effet depuis le 1er juillet 2016 pour les grandes surfaces, petits commerces et marchés. La même mesure sera appliquée aux sacs plastiques utilisés pour les fruits et légumes le 1er janvier 2017.
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Ce que vous pouvez faire

  • Prenez conscience du problème et, surtout, décidez de changer. Car parmi l'ensemble des efforts que nous devons faire pour modifier des habitudes parfois bien ancrées, le renoncement au sac plastique gratuit lors du passage à la caisse n'est pas le moindre. Un récent sondage IFOP montre ainsi que 50 % des Français souhaitent conserver les sacs de caisse gratuits sous leur forme actuelle… contre seulement 18 % estimant préférable que les sacs deviennent payants. Beaucoup de ceux qui ont franchi le pas et pensent désormais à emporter un panier ou un sac avant de se diriger vers le supermarché témoigneront sûrement que le sac plastique est une habitude difficile à perdre. Accordez-vous le droit de ne pas être parfait, mais pensez à trouver une alternative aussi souvent que possible, après tout ce n'est qu'un nouveau réflexe à prendre : achat rime tellement bien avec cabas !
  • Faites tout votre possible pour réduire à la source votre consommation de sacs plastique : privilégiez pour faire vos courses les cabas ou filets en coton biologique, les paniers en osier ou plastique recyclé, ou encore les chariots, refusez les sacs plastique à la caisse… Si vous le pouvez, vérifiez que les sacs plastique que l’on vous propose encore portent l’éco-label NF Environnement, et préférez les alternatives éventuellement disponibles (sacs biodégradables, sacs papier ou sacs réutilisables, qui nécessitent environ 5 utilisations pour avoir un éco-bilan positif).  Méfiez-vous des sacs en plastique dit « bioassimilable » qui sont en fait des sacs en plastique PET « classique » traité pour se dégrader en 2 années seulement dans l’environnement : selon les ONG environnementales, cette solution est finalement pire que le sac en PET standard car là où la pollution du premier reste apparente et donc traitable (on peut toujours ramasser un sac plastique qui traîne sur une plage ou dans une forêt), celle du second disparaît à l’œil nu… mais n’en est pas moins réelle !
  • Privilégiez une utilisation intelligente des sacs, en évitant de les jeter dans la nature par exemple. Même si vous utilisez des sacs biodégradables, gardez en tête qu’ils sont surtout conçus pour se dégrader de manière optimale lorsqu’ils sont compostés, et dans la nature  leur pollution visuelle est la même, sans compter la nocivité potentielle pour les animaux.
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