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Adieu

ADIEU

A la veille de la Toussaint, force est de constater que la mort reste tabou en France : on n'en parle pas, ni du marché qu'elle représente, ni de ses impacts sur la planète ; pourtant, il est possible de rester écolo du berceau au tombeau.

C’est évidemment difficile de dire adieu à un proche et souvent l’environnement n’est pas la première préoccupation d’une famille dans la tristesse. Mais si la planète comptait pour la personne disparue et pour vous, la fin de vie représente une dernière occasion de rendre hommage à cet engagement, et de montrer symboliquement notre attachement à l’empreinte que nous laissons derrière nous sur cette Terre quand nous la quittons. Et si la peine peut aussi générer un peu de bien, tout en facilitant le travail du deuil, pourquoi s’en priver ?

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Le saviez-vous ?

  • La consommation façonne désormais jusqu’aux traditions, rituels et autres éléments constitutifs d’une culture - y compris les funérailles, où la norme sociale associe l’attachement au défunt à la sophistication du cercueil, de la tombe ou d’autres objets symboliques choisis. En 2008, le coût moyen des obsèques estimé par l'UFC-Que Choisir était ainsi de 3 900 euros). Concrètement,  le choix de célébrer des obsèques de manière plus simple et moins matérielle est devenu un choix difficile à faire pour les individus, du fait des normes sociales, de la pression familiale ou de l’influence des acteurs commerciaux.
  • Le marché de la mort pèserait deux milliards d'euros pour la France et serait en progression constante (selon Jessie Westenholz, créatrice du Salon de la Mort)
  • 360 000 cercueils sont vendus chaque jour dans le monde.
  • 550 000 Français décèdent chaque année (682 000 à l'horizon 2030), ce qui représente plus de 92 000 m3 ou stères de bois, au rythme d’un mètre cube de bois pour 6 cercueils .
  • Les cercueils sont les plus souvent en chêne, pin ou frêne directement issus des forêts françaises, mais parfois aussi en bois exotiques (acajou par exemple) venu de l’autre côté de la planète.
  • Le taux de dons d’organes chez les donneurs décédés en France est estimé à 10,5% en 2006 (contre 7,7% en 1996) .
  • Selon PFG (Pompes Funèbres Générales), 30% des familles françaises font le choix de la crémation pour leurs funérailles. La crémation ne représentait pourtant qu'1% des décès dans les années 1980 et elle pourrait atteindre les 50% d'ici 2030.
  • Les métiers de la mort se féminisent : dans les années 2000, les femmes représentaient 7,5% des thanatopracteurs, elles sont aujourd'hui 27% (selon PFG). On est loin de l'image du croque-mort traditionnelle !
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Les trucs verts à connaître

1. LA PREPARATION DES FUNERAILLES EN AMONT

Ecologie ou pas, l’organisation des funérailles est toujours difficile pour la famille du défunt, et la gestion des détails pratiques et des formalités est une source de stress supplémentaire après le choc de la disparition.  D’ailleurs, 58% des Français pensent aujourd’hui qu’il est important d’organiser ses obsèques pour qu’elles n’incombent pas à leurs proches. Cette difficulté est accrue pour des funérailles « vertes », car on s’éloigne de la « norme» et les interlocuteurs habituels dans ces occasions (entreprises de pompes funèbres par exemple) ne sont pas encore conscients, la plupart du temps, des alternatives existantes. Raison de plus pour anticiper, faire connaître à vos proches vos dernières volontés voire même leur faciliter le travail en prenant quelques dispositions simples consistant au minimum à identifier les alternatives et les prestataires éventuels. Car si en Grande-Bretagne, des centres d’information dédiés aux funérailles vertes (comme The Natural Death Centre, créé en 1991) et des entreprises spécialisées (voir www.greenendings.co.uk) commencent à apparaître, il n’en est encore rien en France…

2.    LE DON D'ORGANES

Donner des organes après sa mort, afin que d’autres puissent continuer à vivre, est sans doute la forme la plus noble de recyclage qui soit. D’après les estimations, 5000 malades sont en permanence en attente d’une transplantation en France, et on compte moins de 2000 personnes. Les organes qui peuvent être donnés sont le cœur, les reins, les poumons, le pancréas et les intestins, mais aussi la peau, les os et même la cornée. Des conditions (santé, habitudes type cigarettes ou alcool, etc.) sont évidemment posées pour le don d’organe, qui est par ailleurs très sérieusement réglementé. Dans tous les cas, le donneur doit avoir donné son accord avant sa disparition, d’où l’importance d’avoir pris ses dispositions en amont et d’avoir informé les proches afin qu’ils ne s’opposent pas à cette décision. En France, c’est l’ADOT (Association pour le Don d’Organes et de Tissus Humains) qui gère cette activité évidemment gratuite.
Une alternative est de donner son corps « entier » à la science, il sera alors utilisé pour la recherche ou l’enseignement en médecine (voir la procédure à suivre ici)

3.    LA PREPARATION DU CORPS

Parmi les pratiques courantes de préparation des corps avant l’enterrement, toutes ne sont pas écologiques : ainsi la thanatopraxie (héritière moderne des pratiques ancestrales d’embaumement) est en pleine expansion - 100 000 thanatopraxies auraient été effectuées en 2003 en France contre 400 soins de conservation environ en 1963 . A terme, on estime que 30 % des corps seraient ainsi traités dans l’hexagone. Mais cette pratique dépend des régions (développée en France et en Grande-Bretagne, elle est rare en Allemagne et en Espagne, rarissime en Autriche ou Grèce, et interdite ou non utilisée en Belgique, Danemark, Hollande, etc.) et les populations concernées, certaines religions (religion islamiste, bouddhisme) la refusant sauf en cas de transport du corps sur de longues distances.
L’objectif de cette pratique est de ralentir provisoirement le processus naturel de putréfaction qui se met normalement en œuvre dès la mort, en préservant le corps du défunt (notamment pour présentation à la famille ou lorsqu’il doit être transporté, exposé, etc.) et en détruisant les bactéries qui pourraient s’y développer pour diminuer les risques sanitaires (environ 90% de germes en moins).
En pratique, la thanatopraxie consiste pour le professionnel habilité à drainer le sang et les autres fluides corporels et à injecter dans les principales artères une solution de différents ingrédients chimiques dont le principal est souvent le formaldéhyde, un produit notoirement cancérigène pour ceux qui le manipulent. Outre les risques sanitaires pour le praticien qui semblent aujourd’hui sous-estimés (la préparation des morts restant tabou, il n’existe pas de suivi épidémiologique des opérateurs), d’autant plus que la thanatopraxie est encore souvent pratiquée en dehors des salles réservées à cet effet (1/4 des soins sont faits à domicile), il est possible que ces produits se retrouvent ensuite dans l’environnement : des études de l’Université de l’Ohio ont ainsi conclu qu’ils se retrouvaient dans le sol des cimetières, en très faible quantité…
Les autres techniques utilisent la réfrigération des corps, avec recours au froid positif pour une conservation de courte durée ou le froid négatif pour une conservation de durée plus longue (problème médico-légal par exemple).

4.    LE CERCUEIL

550 000 décès par an dans l’hexagone, au rythme d’un mètre cube de bois pour six cercueils : le marché français du cercueil utilise donc chaque année près de 100 000 stères de chêne, pin ou frêne (la plupart du temps issus de forêts françaises ou européennes) mais aussi d’acajou et autres bois exotiques importés de l’autre bout du monde… pour finir enterrés ou consumés dans l’hexagone. La législation française impose que les cercueils soient fabriqués à partir de matériaux biodégradables et qu’ils répondent à des caractéristiques d’étanchéité déterminant l’épaisseur des planches au millimètre près. Mais si le bois est évidemment naturel et biodégradable, il n’en va pas de même pour les autres éléments du cercueil : vernis, capiton intérieur et ornements par exemple.  Tout cela, pour un produit qui ne « sert » en réalité que quelques jours.
Du coup, des alternatives émergent en France avec notamment le premier Salon de la Mort qui s'est tenu en 2011. Parmi les nouveauté, les cercueils en carton d'AB Crémation qui sont à la fois jolis (imprimé de fleurs, de galets...) et deux fois moins chers que les cercueils traditionnels (entre 399€ et 499€). Et du côté des urnes cinéraires, le choix est de plus en plus varié avec des urnes en sable, en bois, en carton... La société Alternita a même développé une urne qui permet de renaître de ses cendres : l'urne Bios en carton biodégradable est remplie de terreau et contient une graine de Pin d'Alep. Une fois les cendres dans l'urne, il suffit de la planter pour voir naître quelque temps plus tard un bel arbre du souvenir. Autre alternative, la société Les Arbres de Mémoire propose aux familles d'enterrer les urnes funéraires (en carton bien sûr) au pied des arbres de son jardin du souvenir. Les familles peuvent alors choisir entre 12 essences d'arbres comme le charme, le gingko, le frêne, l'érable... En Belgique, une petite entreprise à but non lucratif, Arteus Europa, propose depuis 2005 des cercueils et urnes écologiques, mais aussi des sarcophages tout en rondeur et en couleur.  En Grande-Bretagne, l’entreprise Ecopod, créée par une militante de l’accouchement naturel qui s’est intéressée à la fin de vie, propose également des sarcophages légers et conçus pour être biodégradables. En Allemagne, Uono propose un produit similaire à base de toile de jute non traitée et de résine naturelle. Enfin, signe que l’idée fait son chemin partout dans le monde, un cercueil « vert » a été lancé en Afrique du Sud par une organisation écologiste, le Working Water Program (WWP), avec le soutien du gouvernement : les cercueils sont fabriqués, à des prix dix fois inférieurs aux modèles traditionnels, à partir du bois provenant d’arbres abattus pour préserver la pureté des mares et des rivières.

5.    L’ENTREPRISE DES POMPES FUNEBRES

Devant ces alternatives et aussi pour faire face au fait que l’impact environnemental de leur industrie est de plus en plus sur la sellette, les acteurs principaux du marché s’engagent progressivement dans une responsabilité environnementale « du berceau à la tombe » …  Pour preuve : les Pompes Funèbres Générales et Roblot, marques phares du groupe OGF, n°1 français des services funéraires et premier producteur français de cercueils (environ 100 000 obsèques et 9 500 arbres par an à leur actif) affichent depuis 2006 des « engagements en matière de fabrication de cercueils », avec des bois massifs français ou européens (à 97%) et éco-certifiés, l’exclusion de bois aggloméré contenant de la colle créant des émanations nocives, une fabrication sans solvant dans les teintes, de la colle biodégradable, un faible grammage de vernis, des capitons issus de matière d’origine naturelle (acétate issu de la cellulose du bois et ouate en amidon de maïs ou coton, qui représentent déjà 15% des ventes). A cela s’ajoutent des partenariats qui participent activement au reboisement des forêts françaises, avec l’Ecole Supérieure du Bois de Nantes, et le groupe explique même qu’en consommant « des arbres d’essences nobles mais d’aspect ou de taille qui les rendent inutilisables dans l’ameublement, l’industrie du cercueil permet de renouveler les forêts et d’améliorer la qualité de l’air ».

6.    LA CREMATION

Sous l’effet conjoint de la baisse de l’influence religieuse (les religions islamiste et juive interdisent la crémation, la religion catholique ne l’autorise que depuis 1963), de la modification des modes de vie et de la pression foncière (à Paris, les concessions à perpétuité s’achètent au même prix au mètre carré, quasiment, que l’immobilier) poussant les grandes villes à supprimer les concessions à perpétuité par manque de place (sur 10m², on ne loge que 4 cercueils, contre 200 urnes),  une part croissante de Français choisissent désormais la crémation : celle-ci concerne ainsi 30% des décès aujourd’hui  (contre 18% en 2000) et 41% des Français encore en vie souhaitent être incinérés (sondage réalisé par le Credoc pour la chambre syndicale nationale de l’art funéraire, 2007). Mais celle-ci est assez controversée pour ses impacts environnementaux : en Grande-Bretagne, où elle est choisie par 70% des personnes, plus de 400 000 cercueils de bois partent en fumée chaque année, occasionnant des émissions de gaz à effet de serre non négligeables qui ont obligé le gouvernement à légiférer (un "Environmental Protection Act" contrôle de près les quantités de CO2 émises par les crématoriums depuis 1990). Même chose en Inde, où la crémation concerne 85% des décès et où des offres alternatives apparaissent avec pour différence principale des technologies permettant de réduire de 60% les émissions de gaz à effet de serre. La crémation consiste en effet à brûler le corps à l’intérieur du cercueil pendant une heure et demie, à plus de 1 000°C, ce qui entraîne une forte consommation d’énergie (gaz naturel, fuel ou bois selon les pays, pour le fonctionnement du four), et des émanations de CO2 significatives (plus persistantes dans notre environnement que les émanations de méthane liées à la décomposition naturelle des corps).
Et c’est sans compter la pollution additionnelle issue de la combustion des ingrédients toxiques (vernis, teintures, peintures biocides, plomb, etc.) présents sur certains cercueils et dans le corps du défunt. A ce titre, le cas du mercure dentaire contenu dans les plombages est à souligner puisque, une fois brûlé lors des opérations de crémation et volatilisé dans l’atmosphère, ce métal lourd occasionnerait des pollutions atmosphériques significatives. C’est en tout cas ce qu’a tenté de démontrer un rapport sénatorial publié en 2001 qui avançait des chiffres édifiants. Par exemple, le stock annuel de mercure dans les bouches des Français atteindrait les 100 tonnes, un des plus importants niveaux en Europe. Pour pallier les potentiels dangers de pollutions provoquées notamment par la combustion des amalgames dentaire au mercure, l’Etat français tente de mettre aux normes les crématoriums sur le territoire national. Tous devront donc disposer d’un système de filtrage avant février 2018 afin de limiter la quantité de polluants contenus dans les fumées rejetées dans l’atmosphère pendant les crémations. Pourtant, seulement 20% des crématoriums auraient appliqué cette mesure aujourd’hui. A suivre donc …



7.    QUELLES ALTERNATIVES ?

En Suède, une entreprise créée en 2005, Promessa Organic AB, propose de congeler le corps dans du nitrogène liquide, puis de le réduire en poudre déshydratée, d’en enlever tous les morceaux de métal qui peuvent s’y trouver (plombages dentaires, agrafes chirurgicales, etc.) avant de placer les restes organiques dans une urne biodégradable qui sera enterrée dans un cimetière forestier, où l’ensemble est transformé en compost en moins d’un an.
Et pour ceux qui veulent garder l'être cher au plus près, la société Algordanza propose de transformer le corps en diamant allant de 0,40 ct à 1 ct. Les cendres du défunt sont d’abord épurées puis placées dans une machine qui exerce une pression allant de 50 000 à 60 000 bars et des températures s'élevant de 1500 à 1700°C. Les cendres subiront ensuite un pressage qui prendra quelques semaines selon la taille du diamant désiré.

8.    LE CIMETIERE

Du fait de la pression foncière, les grandes villes ont tendance à supprimer les concessions à perpétuité dans les cimetières par manque de place, et comme la crémation a une empreinte écologique non négligeable, par la consommation de bois ou de ressources fossiles qu'elle engendre, et à cause de la pollution par les émissions, des alternatives au cimetière traditionnel voient timidement le jour. En Grande-Bretagne, les "Woodlands-Burials" proposent de remplacer la pierre tombale par un arbre planté lors de la cérémonie, et le bois du cercueil par des matériaux alternatifs biodégradables comme le carton recyclé ou le bambou. Outre-Manche, où les funérailles vertes ont le vent en poupe depuis 1993, on compterait désormais 200 cimetières écologiques… Au Canada aussi, cette approche est promue depuis 2006 par the Center for Natural Burial, une coopérative qui veut développer les cimetières verts et propose du coup une approche globale des funérailles écologiques. Ces cimetières d’un nouveau genre sont des forêts parsemées de clairières : les arbres ne portent qu'un écriteau très simple mentionnant le nom de la personne, de manière à donner à ces forêts l'aspect le plus naturel possible, et l’ensemble est géré comme une réserve naturelle ouverte à tous, rendant plus bucoliques les traditionnelles visites familiales du dimanche au cimetière. Autre intérêt environnemental de cette approche : elle évite la classique dalle de marbre, autrefois originaire de Bretagne ou des Vosges, et désormais importée de Chine ou d’Inde. Les partisans de ce que certains appellent déjà le "Green Goodbye" (adieu vert) cherchent par cette pratique à limiter leur impact sur la pollution atmosphérique, et y trouvent une option aussi écologique, simple et originale qu’économique, puisque ce type d'enterrement coûte moins du quart d'une cérémonie classique. L’idée a d’ores et déjà fait son chemin en France : le cimetière d'Issy-les-Moulineaux est devenu un parc d'agrément Haute Qualité Environnementale après sa rénovation en 2010. Désormais géré durabalement, le cimetière a aussi repensé son paysage pour y ajouter des arbres, arbustes et autres plantes pour recevoir les visiteurs dans une ambiance plus douce et plus agréable. Plus exotique, si le disparu était particulièrement attaché aux océans : une entreprise américaine propose d’utiliser les cendres de crémation pour construire un récif de corail artificiel (www.eternalreefs.com).


9.    LES FLEURS

Entre les exploitations intensives à l’autre bout du monde (le Kenya est le premier fournisseur de roses en Europe avec 37% du marché) où des ouvriers mal protégés font pousser avec force pesticides des fleurs ensuite transportées par avion, et les serres hollandaises chauffées et éclairées 24 heures sur 24, point de salut écologique dans les fleurs importées ! Préférez donc des fleurs de production locale, des fleurs champêtres, de la verdure ou mieux encore : des fleurs ou plantes en pots, qui pourront fleurir la tombe pendant quelques temps.
Autre alternative responsable : si le défunt était particulièrement attaché à une cause, ou à une ONG particulière, la famille peut demander qu’au lieu de faire parvenir des fleurs à l’enterrement, ceux qui veulent rendre un hommage au disparu fassent un don à la cause ou à l’association en question. En Angleterre, les Amis de la Terre proposent même un programme « Tribute Fund » permettant de rendre hommage dans la durée à un défunt qui se souciait de cette Terre : les donateurs au fonds sont remerciés et recensés au fil du temps, de l’information est adressée régulièrement à la famille sur l’utilisation des sommes versées, et un mini-site web dédié sera même bientôt proposé… Si cette approche vous tente, contactez l’association qui vous paraît la mieux appropriée et voyez avec eux quelles sont les formules possibles pour lui verser de l’argent en hommage à votre proche disparu, et s’il est possible de garder trace de ces sommes et de leur utilisation.
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La question qui tue !

LES FUNERAILLES VERTES SERAIENT-ELLES PLUS DEMOCRATIQUES QUE LES OBSEQUES CLASSIQUES ?

Un coût quatre à dix fois inférieur aux produits et prestations funéraires traditionnels : les funérailles vertes pourraient bien avoir une vertu économique… en plus de leur valeur ajoutée écologique. Car si la vie n'a pas de prix, le coût de la mort s’envole : en dix ans, les frais d'obsèques ont augmenté de 40% en France, et l’on estime désormais le coût moyen d'une inhumation à 3 500 euros (un peu moins pour une crémation qui coûte environ 2 500 euros), à quoi il convient de rajouter l'achat de la pierre tombale (1000 euros au moins pour une dalle « made in China ») et celui de la concession dans un cimetière (entre 650 euros pour une concession de 10 ans dans un cimetière de banlieue et 10 000 euros pour une concession perpétuelle dans les cimetières prestigieux de Paris comme Montmartre ou le Père Lachaise) .

Même si chaque commune, y compris Paris, a l'obligation de fournir gratuitement, pour une concession qui ne dure que cinq ans, une place dans un cimetière à chaque habitant qui en fait la demande (les restes du défunt sont ensuite transportés dans un ossuaire commun) et si les mairies accordent une aide financière pour les obsèques d'un proche, les médias ont rapporté des cas de personnes en difficulté contraintes de creuser, de leurs mains, la tombe d’un proche faute de pouvoir payer les obsèques . Et selon les professionnels des pompes funèbres, de plus en plus de familles auraient du mal à couvrir les frais d’obsèques faute de ressources suffisantes. Dans ces conditions, le développement des funérailles écologiques pourrait constituer une réponse pertinente. Mais les sociétés de pompes funèbres françaises, dont le marché annuel pèse 2 milliards d’euros, ne semblent pas l’avoir compris… à moins évidemment qu’elles ne fassent de la résistance pour éviter de froisser l’industrie du bois et de voir leurs recettes fondre comme neige au soleil ?
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