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Thé

THÉ

Thé vert, thé noir, thé blanc, thé jaune, thé sombre ou thé rouge, autant de couleurs pour une seule et même plante : le théier ou Camelia Sinensis, originaire d'Extrême-Orient.

Boisson santé par excellence, le thé est aujourd’hui très largement reconnu pour ses vertus : action digestive, perte de poids, prévention des maladies cardio vasculaires, prévention des cancers. Le thé, après l’eau bien sûr, est la boisson la plus consommée dans le monde. Il s’en boit 25.000 tasses par seconde ! La légende veut que des feuilles d’un théier soient tombées dans la tasse d’eau chaude que buvait un empereur Chinois qui s’en délecta et adopta cette nouvelle boisson si délicatement parfumée. Aujourd’hui, pour répondre à une demande toujours croissante, les plantations de thé ou jardins sont souvent en monoculture et s’étendent sur des milliers d’hectares. Heureusement, des petits producteurs s’organisent en coopératives de commerce équitable et découvrent les avantages de la culture biologique. Pour éviter de boire une tasse de thé qui pourrait se révéler être une infusion de pesticides, vous pouvez désormais trouver des alternatives …  et vous laissez ensuite transpor-thé !

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Le saviez-vous ?

  •  Un Anglais de plus de 10 ans consomme environ 1 200 tasses de thé par an, un Allemand 130, un Français 75 à 80. En 1999, 68,3 % des Anglais buvaient du thé chaque jour (51,7 % du café, 31,7 % de l'alcool).

  • Le théier appartient à la famille des camélias. À l’état sauvage, c’est un arbre à feuilles persistantes qui atteint 10 à 15 mètres. Selon les conditions climatiques, il commence à produire au bout de 3 à 5 ans et peut devenir centenaire. L'arbuste subit une succession de tailles pour former ce que l'on appelle la table de cueillette, des haies d'un mètre de haut qui permettent une récolte plus facile des feuilles supérieures, les plus riches en tannin et en théine.

  • Pendant des siècles, les chinois ont exercé un quasi-monopole sur la production de thé en entretenant la légende que plusieurs types de théiers étaient nécessaires pour produire les différentes sortes de thé (noir, vert, etc). En 1610, la Compagnie hollandaise des Indes orientales introduisit en Europe le thé qui resta une boisson rare et chère jusqu'à la fin du XVIIème siècle. Au siècle suivant, sa consommation connut un véritable engouement en Angleterre. En 1843, l'aventurier et naturaliste écossais Robert Fortune prouva que le thé, quelle que soit sa couleur, provenait d'un seul et même arbre, le camellia Sinensis.

  • La cueillette du thé s'effectue encore à la main, le plus souvent par des femmes, sauf au Kenya où elle est assurée par les hommes et au Japon où elle est mécanisée. Elle se pratique quatre fois par an ou plus suivant selon les régions. C’est un travail considérable qui requiert minutie et rapidité. Les cueilleuses sélectionnent les feuilles entre le pouce et l’index en pinçant la tige puis elles les jettent par-dessus leur épaule dans la hotte qu’elles portent sur le dos. Elles répètent ce geste jusqu’à 50 000 fois dans une journée. Une cueilleuse habile pourra récolter en moyenne entre 5 et 7 kilos de feuilles fraîches par jour, soit de 1 à 1,25 kilo de thé manufacturé.

  • Les pousses les plus jeunes offrent le meilleur thé et c’est à l’extrémité des branches qu’est récolté le très recherché bourgeon pekoe. Plus on redescend sur la branche, plus les feuilles sont larges et moins la boisson est savoureuse. La différence entre le thé vert et le thé noir réside dans la transformation des feuilles. Pour le thé vert, les feuilles sont passées à la vapeur, roulées puis séchées ; c’est ainsi qu’elles gardent leur couleur verte. Pour le thé noir, les feuilles sont mises à sécher puis roulées pour fermenter ; c’est alors qu’elles prennent leur couleur brun-noir.

  • Les conditions de travail dans les grandes plantations de thé n’ont guère changé depuis l’époque coloniale. Les plantations ou jardins sont de véritables villages, et les ouvriers y vivent en vase clos. Ils sont logés par leur employeur et tous les services dépendent de la plantation : écoles, dispensaires, approvisionnement… Mais ceux-ci sont insuffisants et le salaire des ouvriers est dérisoire (120 US $ par an) ce qui rend les familles dépendantes à vie de leurs employeurs. Pour les jeunes générations, les perspectives d’avenir sont très restreintes.

  • Les travailleurs des plantations sont régulièrement exposés à des pesticides dont l’utilisation est interdite dans nos pays car ils sont extrêmement nocifs. C’est le cas du DDT (puissant insecticide) qui est responsable d’un taux élevé de stérilité et de malformations congénitales chez les travailleurs et leurs enfants. Les plantations de thé du Sud de l’Inde reçoivent jusqu’à 40 applications par an de produits divers qui se retrouvent au final en infusion dans nos tasses puisque le thé n’est lavé à aucun moment de son processus de fabrication !

  • Une analyse du mensuel Que Choisir, publiée en mai 2001, a fait date par les résultats sur un test comparatif de thés qu’elle a révélés. Sur un total de 60 thés analysés, seuls 16 thés étaient  exempts de pesticides et avaient un taux très faible de métaux lourds dans leurs feuilles. Mais très alarmant, plus de 30 thés contenaient des pesticides avec de fortes doses de plomb : ils étaient hors normes en raison de leur taux de DDT ou autres pesticides. Les produits les plus contaminés provenaient de Chine, Viêt Nam et Taïwan. (Etude Que choisir)

  • Les grandes plantations de thé en monoculture constituent une véritable menace d’érosion des sols et de dégradation de la biodiversité. Elles empiètent souvent sur des parcelles de forêt subtropicale qui sont défrichées, les racines des théiers ne retiennent pas suffisamment les sols et le risque de glissement de terrain s’accroît : une forêt remplacée par une plantation en monoculture fait perdre de 20 à 160 tonnes de terre par an. Par ailleurs, la mécanisation de la cueillette, comme au Japon dans les grandes plantations, n’est possible que sur des terrains uniformes et constitués de plans clonés.

  • La production mondiale de thé s’élevait à 3,64 millions de tonnes en 2006 selon la F.A.O. Les principaux pays producteurs : Chine 27 %, Inde 24 % ; Sri Lanka 9 % ; Kenya 9 % Turquie 6 % Indonésie 5 % et Japon 3%. Cinq pays assurent donc plus de 75% de la production mondiale et ce sont aussi les plus grands buveurs de thé. Environ 56 % de leur production est consommée localement, alors que le reste, généralement la meilleure qualité, est exporté. La Chine est le seul pays à produire toutes les familles de thé (vert, noir, etc). Quant à la Turquie, elle consomme presque toute sa production sur le marché national. En quatre décennies, la production mondiale de thé a presque triplé et les rendements ont doublé …

  • Le marché international du thé est très concentré : 90 % du marché est détenu par 7 multinationales qui gèrent toutes les étapes, des plantations jusqu’à la distribution. Le plus souvent, les pays producteurs assument seulement la production, alors que la majorité des revenus associés à la vente proviennent du mélange, de l’emballage, de la distribution et de la publicité et sont perçus par les pays consommateurs. En Europe, on estime que ces étapes correspondent à l’équivalent de 30 à 50 % du prix du thé de vente au détail.
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Bonnes nouvelles

  • Depuis avril 2007, l’Union européenne applique des normes beaucoup plus strictes sur le contrôle du thé. Selon ces nouvelles normes, 227 contrôles relatifs aux résidus de pesticides sont désormais effectués sur tous les échantillons de thés.

  • Très bonne nouvelle, la demande de thé biologique est en hausse constante depuis quelques années. Sa production est passée de 3500 tonnes en 2003 à 1500 tonnes en 2007 ! Et l’essentiel de la production (75%) termine dans les tasses de France, Allemagne, Japon, Royaume Uni et U.S.A.

  • Dans les pays producteurs de thé, la notion d'agriculture biologique est encore peu répandue. Mais sensibilisés par certains de leurs clients européens, des petits producteurs prennent désormais conscience de l'intérêt de cultiver autrement. Dans la région de Kandy, au Sri Lanka, 370 petits producteurs de thé (qui soutiennent 3500 personnes indirectement) se sont regroupés au sein d’une coopérative, appelée SOFA (Small Organic Farmers’ Association). Ils cultivent du thé biologique et grâce au commerce équitable, des organisations comme Equita (Oxfam-Québec) leur achètent leur production à un prix sept fois plus élevé que celui du marché : 0,15 $ le kilo de thé, plutôt que 0,02 $.

  •  Dans les productions de thé bio, les huiles essentielles, champignons, … viennent remplacer les engrais et les pesticides. En biodynamie, pour tonifier les plantes et les rendre plus résistantes, les fermiers utilisent même des préparations à base de bouse de vache dont ils remplissent des cornes qu’ils mettent en contact avec la terre pendant plusieurs mois. Si ces traitements sont efficaces, certains restent difficiles à trouver, et donc chers. De plus, la désintoxication de ces produits chimiques entraîne des baisses de rendement qui oscillent entre 30 et 50% au cours des trois premières années de conversion. Ce qui explique le surcoût des thés bio.

  • Alter Eco a calculé que si on se contente d’acheter uniquement la matière première aux prix et aux normes du commerce équitable, seuls 3% du prix payé par le consommateur français ira au pays d’origine. En conditionnant les thés sur place, cela permet de créer des emplois pour les femmes des coopératives qui réalisent les boîtes en feuille de palme. Ainsi, 45% du prix final revient au pays d’origine.

  •  Il est à noter qu’une des sept multinationales se met à la culture responsable de thé… Lipton (Unilever) s’est engagée à récolter le thé du Lipton Yellow dans des plantations certifiées par l’ONG Rainforest Alliance. Pour obtenir cette certification, elle doit respecter des directives environnementales et sociales strictes. La coopération a été mise en œuvre dans une plantation de thé à Kericho au Kenya. La diversité des espèces est préservée, presque toute l’énergie nécessaire provient de sources renouvelables et 500.000 arbres y ont été plantés. Les 18.000 planteurs de thé disposent de logements gratuits, reçoivent des soins médicaux et boivent de l’eau potable. 45.000 enfants profitent de l’école gratuite et ont accès à des ordinateurs. D’ici 2010, tout le thé Lipton Yellow commercialisé en Europe aura la certification Rainforest Alliance CertifiedTM … à suivre.
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Ce que vous pouvez faire

  • Jardins de Gaïa a été l’une des marques pionnières en Europe à proposer des thés biologiques et équitables. On trouve leur sélection de 300 thés dans la plupart des réseaux de magasins biologiques. Pour ceux qui habitent dans les grandes villes et ceux qui veulent acheter par correspondance, Le Palais des thés propose également une petite sélection de thés bio. Et parmi les nouveaux distributeurs de thé bio français, nous vous encourageons à découvrir ceux de L’îlot thé.

  • Comme pour d’autres produits, on a tendance à faire l’amalgame entre les thés proposés en commerce équitable et ceux en agriculture biologique. Il existe différents labels officiels. Pour l’équitable : Max Havelaar, Oxfam Fair Trade ; pour le Bio : AB, Demeter ou Nature et Progrès et pour le Bio-équitable : Bio équitable et Ecocert Equitable. Attention aux logos autoproclamés de certaines marques ! Prenez le temps de lire les étiquettes …

  •  Il est désormais possible de trouver des marques de thé équitables  labellisés Max Havelaar et/ou biologiques dans les grandes surfaces. Parmi celles qui portent le logo Max Havelaar : Ethiquable, Alter Eco, Jardin bio, Malongo, Cafés Michel, Lobodis, Bjorg,

  •  Rappelons également qu’il est toujours préférable d’acheter du thé en vrac plutôt qu’en sachets… Préférez des emballages recyclables : boîtes en carton ou en feuilles de dattier, fabriquées sur place ;  et transvasées ensuite dans une boîte en fer pour une meilleure conservation.

  •  Plutôt que d’acheter des filtres en papier chloré, l’idéal est de choisir une chaussette à thé qui se colorera très vite mais que l’on peut utiliser pendant au moins un an. Sinon, vous trouverez des filtres à thé en chanvre, sans chlore, que vous pourrez jeter au compost.


  • Si vous souhaitez acheter du thé déjà infusé – dont l’offre se multiplie dans nos supermarchés – optez pour des marques qui ne rajoutent pas de sucre ou d’additifs. Au même titre que les sodas ou les jus de fruits, il convient de surveiller le taux de sucre de ces boissons, qui peut parfois largement dépasser les recommandations de l’OMS. Les boissons étiquetées « sans sucres ajoutés » peuvent également contenir des édulcorants. Des gammes telles que celles de la marque Herbalist, bien que n’étant pas bio, permettent d’éviter ces indésirables puisque la composition des boissons demeure simple, à base de thé infusé et de jus de fruits.


  •  Pour sensibiliser votre entourage, n’hésitez pas à offrir du thé équitable et biologique. Parmi les marques citées, certaines proposent des coffrets de dégustation comme Alter Eco.
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