Grande vedette de l’actualité de l’agro-alimentaire, le « Nutri-Score » est un système de notation des apports nutritionnels des produits alimentaires vendus en grandes surfaces. Il a été conçu par l’agence Santé Publique France et soumis au vote de l’Assemblée Nationale en mai. Il attribue à un produit une note allant de A (bonne qualité nutritionnelle) à D (mauvaise qualité nutritionnelle), en fonction de sa teneur en gras, sucre et sel, de son niveau calorique, ainsi que de certains apports nutritionnels bénéfiques pour la santé (protéines et fibres). Seuls les produits transformés et disponibles en grandes surfaces peuvent être concernés par cette notation. L’objectif est de guider le consommateur vers une alimentation moins néfaste pour la santé, en rendant les informations nutritionnelles compréhensibles et accessibles à tous. Ce noble objectif est particulièrement essentiel dans un contexte où 14,5% de la population française est obèse (en 2012), contre seulement 8,5% en 1997 (source : Roche).
Notons toutefois que ce système de notation présente quelques limites, puisque certains critères d’impacts négatifs sur la santé du consommateur n’y sont pas intégrés, comme la présence d’additifs ou encore le caractère biologique du produit. Cette myopie partielle conduit ainsi à des résultats parfois trompeurs. Ainsi, alors qu’un pain blanc à sandwich Auchan non biologique et contenant de nombreux additifs obtient le score B, un pain de mie biologique Auchan sans additifs décroche, lui, un faible C.
Après avoir rencontré une très forte opposition de la part de grands groupes agro-alimentaires, le caractère obligatoire du Nutri-Score a finalement été rejeté par l’Assemblée Nationale le 27 mai dernier.
Le Nutri-Score reste certes mis en place dans les quelques enseignes volontaires, comme Auchan le fait depuis fin 2017 sur 4 500 produits de sa marque distributeur vendus en ligne. D’autres distributeurs, comme Intermarché ou Leclerc Drive, et des marques agro-alimentaires telles que Bonduelle ou Weight Watchers, se sont engagés à adopter cet étiquetage. En attendant, malgré ses défauts, le Nutri-Score reste actuellement la meilleure solution pour aiguiller le consommateur.
Pour les consommateurs qui souhaitent aller plus loin, il existe des outils comme Yuka, une application smartphone qui note la valeur nutritionnelle de produits alimentaires, en y ajoutant, cette fois, des critères relatifs au caractère biologique et à la présence d’additifs dangereux.
Crédit photo : S. Toubon