Non contente d'être déjà choisie, symboliquement, comme voiture de fonction par les dirigeants de certaines entreprises engagées comme OVG (premier promoteur de bureaux aux Pays-Bas, spécialisé sur les "green offices"), Mini veut profiter de sa bonne réputation pour aller encore plus loin : la marque anglaise (désormais dans le giron du groupe allemand BMW) vient d'annoncer le lancement de la Mini-E, limité pour le moment à 500 voitures qui seront proposées à la location en Californie, à New-York et dans le New-Jersey en début d'année prochaine. Dotée d'une autonomie de 240 km et d'une vitesse maximale de 152 km/h, capable de passer de zéro à 100 km/h en 8,5 secondes, cette première Mini toute électrique et "zéro émission" est équipée d'un système de batteries lithium-ion de 35 kWh installées à la place des sièges arrières, ce qui en fait une biplace. La voiture se recharge rapidement via un boîtier mural fourni avec la voiture ou une simple prise : avec cette "wallbox", non indispensable mais qui permet d'optimiser le chargement des batteries, la Mini se recharge en 2 heures seulement.
L'originalité de ce lancement est que la marque lance un appel à ses clients, particuliers et professionnels : Mini recrute donc sur son site Internet 500 consommateurs "pionniers" prêts à utiliser la Mini-E pendant une année entière et à partager leurs impressions, à donner leurs évaluations et à faire leurs suggestions d'amélioration aux designers et ingénieurs de la marque. Une étape essentielle, souligne le groupe, pour évaluer la performance de la Mini-E en conditions d'utilisation réelles et pour tirer des enseignements sur la façon de passer rapidement à la production de masse des ces véhicules alternatifs. Les candidatures seront ouvertes pendant 3 ou 4 semaines, à compter de mi-novembre, et réservées aux résidents des zones géographiques concernées. Une approche en tout cas qui rejoint un récent article du Monde affirmant que "Le consommateur est un travailleur qui s'ignore" : la dernière tendance marketing, selon l'article et un livre récemment paru ("Le travail du consommateur, de McDo à eBay : comment nous coproduisons ce que nous achetons", de la sociologue Marie-Anne Dujarier, Ed. La Découverte), serait en effet de solliciter le consommateur pour en faire un partenaire, qui devient progressivement "coconcepteur des produits qu'il consomme", en améliore les caractéristiques, en corrige les défauts, en assure même le service après-vente et la formation par forums interposés.
Avis au amateurs : à terme, la Mini E pourrait aussi débarquer en Europe - le constructeur en étudie la faisabilité, d'autant plus que la voiture est assemblée à Oxford et Munich.