Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, le centre hospitalier du Mans vient de mettre en place un système de redistribution des repas en surplus, à destination de personnes en grande nécessité. C'est Didier Girard, le responsable du service restauration du centre hospitalier du Mans, qui a eu l'idée de cette initiative, une première en France - dans une ville où 18% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Chaque année, l'hôpital du Mans fabrique plus d'un million de repas. C'est inévitable : tout n'est pas mangé, du fait des variations quotidiennes du nombre de patients hospitalisés (entrées et sorties), des profils alimentaires, des protocoles médicaux, etc. Au total, quelques 4,2 tonnes de nourriture (l'équivalent de 7000 repas sur 1,3 million préparés chaque année) qui terminaient chaque année à la poubelle : du pain, des plats cuisinés ou encore des desserts parfaitement consommables, puisqu'ils ne sont pas entrés dans les chambres des patients - et qui depuis janvier 2013 sont considérés comme des bio-déchets et ne peuvent plus être incinérés mais soit compostés, soit dirigés vers une usine de méthanisation. Trois ans de travail ont été nécessaires pour formaliser, sécuriser, obtenir les agréments sanitaires des autorités de tutelle, rencontrer les différents partenaires, mettre en place une nouvelle structure de redistribution et tester la formule. Mais depuis le mois de mai dernier, le centre hospitalier du Mans fournit donc un nouveau restaurant social installé rue de la Pelouse, dans le centre-ville, en partenariat avec les bénévoles de l'Ordre de Malte et l'association Tarmac. Pour l'instant, les surplus de l'hôpital peuvent nourrir trente personnes deux fois par semaine : l'objectif est de passer à cinq soirs par semaine avant l'arrivée des grands froids...