Les effets nocifs du Bisphénol A seraient désormais "avérés" chez l’animal (effets sur la reproduction, effets sur la glande mammaire, effets sur le métabolisme, le cerveau et le comportement) et "suspectés" chez l’homme (effets sur la reproduction et sur le métabolisme des sucres et des graisses, pathologies cardiovasculaires), par de multiples voies (ingestion, inhalation, contact cutané, ...) et même à de faibles doses d’exposition, "notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires" (visée ici : la dose journalière admissible établie en Europe à 0,05 mg par kilo de poids corporel et par jour). C'est la conclusion choc de l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) qui vient de publier un rapport édifiant, relatif aux effets sanitaires et aux usages du bisphénol A.
Et d'insister sur le fait que les impacts de cette substance sont plus importants sur certaines "fenêtres" d'exposition déterminantes dans le développement d'un individu - comme la grossesse, l'état fœtal ou les premières années de la vie. Pour mémoire, la molécule avait été bannie des biberons européens en juin dernier. Désormais, recommande l’Anses, il faudrait l’éliminer des jouets et objets de puériculture mais aussi de tous les "matériaux au contact des denrées alimentaires qui constituent la principale source d’exposition". En ligne de mire, sur ce volet : les emballages ou contenants alimentaires (la production de plastique de type polycarbonate constitue une part majoritaire de l'utilisation du bisphénol A, sachant qu’une autre part importante sert à la synthèse de résines époxydes, notamment utilisées dans des matériaux au contact des denrées alimentaires, comme l'intérieur des boîtes de conserve ou des canettes), mais aussi certains appareils électroménagers comme les bouilloires ou les micro-ondes..., Prochaines étapes : l’Agence, qui soumet à consultation le résultat de ses travaux, a également lancé un appel à contributions afin de recueillir d’ici fin novembre 2011 toute donnée scientifique concernant, notamment, les produits de substitution disponibles et tout ce qui concerne leur innocuité et leur efficacité.