Alors que les ventes de McDonald's ont décliné aux USA entre janvier et mars 2015, celles de Burger King ont fait un bond de 6,9 %, rapporte Le Monde. Cette bonne résistance de Burger King sur un marché du fast-food qui s’effondre est peut-être le fruit de son choix résolu d’un système en franchise, qui concerne 99% de ses restaurants. Mais c’est sans doute aussi le fruit d’un engagement sociétal plus poussé que celui de McDonald’s, dans un contexte où les consommateurs veulent une alimentation plus saine, moins grasse et moins sucrée. Pour preuve, l’enseigne a récemment annoncé qu’elle retirait les sodas des menus enfants servis aux petits Américains, pour les remplacer par un choix de lait écrémé, de boisson chocolatée allégée en matière grasse ou de jus de pomme "made in USA". Burger King espère ainsi qu’en rendant les sodas moins visibles, l'enseigne aidera les petits Américains à manger mieux et à prendre l’habitude d’une alimentation plus saine - cette approche caractéristique de ce que les anglo-saxons appellent le "choice editing" et qui consiste à orienter le choix en supprimant les produits conventionnels pour les remplacer par des produits plus responsables.
Dans un pays où l’obésité est passée de 7% en 1980 à 18% en 2012 chez les 6-11 ans, et même de 5% à 21% chez les ados (12 à 19 ans), l’initiative de Burger King n’a évidemment pas manqué d'être saluée par les associations de consommateurs et les professionnels de santé. Pour l’instant, Burger King n'a pas indiqué s'il envisageait de faire la même chose dans ses restaurants français. Du côté des autres fast-foods installés dans l’hexagone, les sodas figurent toujours dans les Happy Meals de McDonald’s, tandis que des fontaines de sodas en libre service sont accessibles aux enfants chez Quick et KFC. Le terme de "choice editing" n’est pas prêt d’avoir une traduction française...