Mieux vaut tard (et peu) que jamais : si le Japonais Toyota a été historiquement le premier constructeur automobile à demander le label Origine France Garantie, pour sa Yaris produite à Valenciennes, le constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën a annoncé ce mardi 14 mai avoir décroché ce même label pour six de ses modèles. Pour mémoire, ce label n'est obtenu que si le lieu d'où le produit tire ses caractéristiques essentielles se trouve en France et si plus de la moitié de son prix est être acquis dans l'Hexagone. Six modèles, c'est un petit mais un bon début pour la marque, qui veut ainsi témoigner de son engagement à rester un acteur industriel majeur sur le territoire, et compte demander la labellisation d'autres véhicules prochainement mis sur le marché - à date, les six modèles en question sont les Peugeot 508, 3008 et 5008, produites dans les usines de Rennes et de Sochaux, ainsi que les Citroën DS3, DS4 et DS5, qui sortent des lignes de Poissy, Mulhouse et Sochaux. Yves Jego, le député qui avait proposé la création du label dans son rapport rendu à Nicolas Sarkozy, s'en réjouit car cette volonté de faire labelliser d'autres modèles va "inciter PSA à travailler sur l’origine des composants utilisés dans ses automobiles. Si pour les autres véhicules assemblés dans leurs usines françaises, Peugeot et Citroën vont chercher davantage de sous-traitants français, nous aurons gagné notre pari".
D'autres constructeurs français n'affichent pas la même conviction que PSA : Carlos Ghosn, patron de Renault, ne compte pas du tout demander le label, et s'abrite derrière l'idée curieuse, qu'étant "française depuis 115 ans, l'entreprise n'a pas le sentiment de devoir prouver sa nationalité". Comme si beaucoup de consommateurs ignoraient encore, désormais, que l'origine d'une marque n'est pas celle(s) de ses produits ! Fin février dernier, il avait lors d'une intervention à Sciences Po en février expliqué très candidement ce choix en affirmant, avoir "demandé à mes équipes marketing combien de clients étaient susceptibles de payer plus pour une voiture 100% française. J'ai été déçu de la réponse: zéro". A croire que lesdites équipes n'ont pas lu les études récentes qui affirment, par exemple, que 88% d’entre eux disent ainsi privilégier les entreprises ayant une implantation locale (contre 72% fin 2011 - source : baromètre annuel Ethicity 2013) et que 95% affirment même qu’acheter un produit "made in France" est un acte citoyen (sondage IFOP de janvier 2013).