Le covoiturage et l’auto-partage ont à ce point le vent en poupe que l’âge de l’accès pourrait bien finir par menacer celui de la propriété individuelle de la voiture. Du coup, les acteurs majeurs du marché automobile s’y intéressent presque tous, a minima via des partenariats avec des start-ups spécialisées (voir par exemple l’association entre Citroën et le pionnier de la location entre particuliers Zilok pour le service MultiCity du constructeur automobile). Aux Etats-Unis, Toyota est allé plus loin en devenant le partenaire privilégié de ZipCar, ce qui lui permet ainsi de commencer à étudier ce que la consommation collaborative et l’économie du partage vont changer à la conception des voitures demain (on ne conçoit pas de la même façon une voiture destinée à être partagée par une dizaine de personnes et une voiture qui va devenir l’extension de l’univers personnel de son propriétaire). Dans le même esprit, BMW a lancé son service Drive Now à San Francisco pour ses véhicules électriques et en Allemagne pour sa gamme standard, tandis que Car2go, filiale de Daimler créée en 2008, propose également de l’auto-partage sur le modèle Smart dans 35 villes nord-américaine et européennes (mais pas en France).
Dans la foulée, mais avec sans doute une proximité plus grande quant à la façon dont les consommateurs vivent le lien à leur voiture, Audi vient de lancer Audi Unite, un service hybride qui permet de partager une voiture dans un réseau privé d’amis, voisins ou collègues (5 personnes et 2 ans maximum), avec une facturation à l’utilisation effective ou au mois. Concrètement, le service concerne potentiellement tous les modèles de la marque et la facturation mensuelle inclut, comme pour une location, l’assurance et l’entretien, ainsi que l’essence dont les coûts sont suivis grâce à une carte personnalisée que possède chaque conducteur. Tout est coordonné via une application pour iPhone qui permet à chaque conducteur de localiser la voiture et de la réserver. Chacun est également équipé d’une clef électronique permettant d’avoir accès au véhicule mais aussi de collecter les données sur qui a conduit la voiture, et pendant combien de temps. L'objectif est avec cette offre de répondre au besoin des villes de limiter le trafic mais aussi au besoin des conducteurs d'éviter les servitudes de la possession automobile (coût des assurances, des réparations, stress des pannes, etc.). Pour le moment, Audi aurait l’intention de tester le dispositif dans plusieurs villes suédoises mais ne prévoit pas d’exporter le modèle à l’étranger.