Un tiers des émissions de CO2 françaises sont produites par les ménages, selon une étude tout juste publiée par l'INSEE, et les ménages les plus aisés en émettent deux fois et demi plus que les familles modestes. En effet, selon l'étude, les 20% des ménages les plus aisés sont responsables, du fait de leurs achats, de 29% des émissions… alors que les 20% les plus modestes n'en représentent que 11%. Mais la situation n'est pas simple : en effet, si les cadres sont à l'origine de la plus grosse quantité d'émission de CO2 par ménage, du fait du niveau plus élevé de leur consommation, le contenu en CO2 par euro dépensé par un ménage agriculteur ou ouvrier est plus important que celui d'un ménage cadre (respectivement de 32 % et de 18 %), du fait de leurs paniers de consommation différents.
Par ailleurs, l'INSEE souligne également que les célibataires émettent davantage de CO2 que les familles, en raison de l'absence d'économies d'échelle qui diviserait l'impact (du logement, d'une voiture, etc.) par le nombre de personnes concernées. "En France, un habitant induit par sa consommation une émission de 6,4 tonnes de CO2 par an en moyenne, mais ce chiffre atteint 8,6 tonnes pour les personnes vivant seules et ne s'élève qu'à 4,1 tonnes pour les personnes vivant au sein d'une famille nombreuse" soulignent les auteurs. Un paradoxe, si l'on songe parallèlement au fait que certains voient dans les familles nombreuses des foules de consommateurs à venir, qui mèneront le train de vie occidental dont on sait désormais qu'il est pas tenable pour la planète (si tout le monde vivait comme un Français, il faudrait 2 planètes supplémentaires pour faire face à nos besoins) !
Enfin, l'observation de la répartition par poste (de dépenses ou d'émissions) révèle quelques surprises : ainsi, 34% des émissions de CO2 des ménages sont liées au logement et 31% aux transports alors que ces deux postes représentent respectivement 25% et 14% de leur budget. A l'inverse, les dépenses "dématérialisées" de loisirs et culture, ajoutées à celles en hôtels, cafés et restaurants, n'induisent que 9% des émissions de CO2 alors qu'elles représentent 15% du budget total de consommation.