La crise a à peine ralenti notre frénésie acheteuse : ainsi, selon une enquête BVA de 2012, les deux-tiers des Français déclarent avoir acheté, au cours des deux dernières années, un ou plusieurs vêtements qu’ils n’ont presque jamais portés, et 60 % d’entre eux possèdent jusqu’à dix vêtements qu’ils ne portent jamais. Des vêtements et accessoires dormant dans nos placards qui représenteraient au bas mot, pour chacun d’entre nous, 114 euros. Pas très étonnant, dans ce contexte que l’enseigne GU, qui qui appartient au même groupe qu’Uniqlo et Comptoir des Cotonniers, ait eu l’idée de tester un nouveau concept : permettre aux clients d’essayer les vêtements pendant une journée avant de décider s’ils les achètent. Pour l’instant, cela ne se passe pas en France mais à Tokyo, dans un magasin de le quartier de Shibuya, réputé pour ses boutiques de mode. Le service baptisé « GU Fitting » fonctionne sur un principe très simple : le client peut prendre jusqu’à trois vêtements en rayon et les emporter sans les payer, en donnant simplement son nom et son téléphone. Il peut alors les porter comme il le souhaite, pour aller voir chez lui comment cela peut se coordonner avec d’autres vêtements mais aussi pour faire son shopping ou aller au restaurant… Seule contrainte : il doit ensuite, tel Cendrillon, revenir à la boutique avant la fermeture pour les rendre... ou les acheter !
Le service, encore en phase de test, est encore réservé à 30 clients par jour durant ce test, avec très peu de formalités : le système repose sur la confiance, en phase avec les valeurs de la société japonaise, et avec la relation que veut instaurer GU avec ses clients dans un contexte où le risque de vol est minimisé du fait que FU est marque de vêtements « casual » avec des prix bas, souvent inférieur à 10 euros. Les vêtements retournés ne repartent pas en rayonnage, mais sont réutilisés pour vêtir les mannequins ou envoyés à la benne pour être recyclés.
Avant de se décider sur une éventuelle généralisation, la marque doit calculer l’impact de l’opération sur ses ventes et sur le nombre de retours. Face au développement des ventes sur internet, ce type d’initiatives pourrait contribuer à redonner de l’attrait aux magasins physiques.