Après trois années d'enquête au cœur de la filière de l'élevage brésilien, Greenpeace a récemment publié un rapport intitulé "Le massacre de l’Amazonie", qui démontre l'urgence d'actions à tous les niveaux de la filière bovine brésilienne pour préserver la forêt amazonienne et le climat. D'après Greenpeace, ce type d’élevage serait le grand responsable de la déforestation amazonienne (à 80% selon les estimations de l’ONG), contribuant pour 14% à la déforestation annuelle de la planète. Par ailleurs, la destruction progressive de cette forêt, par abattage et brulis, fait du Brésil le 4ème émetteur mondial de GES (le rapport rappelle qu’une surface équivalente à un terrain de football part en fumée toutes les deux secondes). La déforestation est aussi le fruit d’une mécanique et d’un système impliquant de nombreux acteurs. En effet, le rapport montre que 90% de la déforestation annuelle en Amazonie est illégale et que des lois régularisant l’accaparation des terres par l'élevage ont été adoptées récemment. Autres acteurs responsables : les entreprises mondiales. Plusieurs grandes marques se rendent indirectement complices de cette déforestation, d’après Greenpeace. Du cuir des baskets Nike, Reebok ou Adidas, aux produits Louis Vuitton ou Gucci en passant par la viande des plats préparés servis sur le réseau SNCF ou les produits commercialisés par Carrefour et Casino au Brésil, le rapport fait un véritable "tour du monde" des marques impliquées indirectement dans la déforestation amazonienne. Accusés frontalement, nombre d'entre elles ont déclaré ne pas avoir connaissance de l'implication de leurs fournisseurs dans la déforestation. L'ONG leur a demandé donc de moraliser leurs approvisionnements en dénonçant leurs contrats avec les fournisseurs irresponsables, et appelle en attendant les consom’acteurs à prendre leurs responsabilités… Notons en passant que certaines marques peuvent à l’inverse être positives pour la forêt amazonienne : la marque de chaussures Veja se fournit ainsi en caoutchouc sauvage d’Amazonie pour ses semelles… et encourage donc l’utilisation (intelligente !) de ses ressources !