Avec 78 000 tonnes de pesticides utilisés en 2008, la France est le premier consommateur européen de pesticides et le quatrième au plan mondial. Le Grenelle Environnement a donc décidé de s’attaquer à un dur morceau, avec le plan Ecophyto 2018 qui vise à réduire progressivement l’usage des pesticides de 50% d’ici 2018. Et parmi les cibles de ce plan, on trouve notamment les particuliers : en effet, la France compte environ 17 millions de jardiniers (35% de la population) et 25% des Français entretiennent un potager, qui leur appartient ou qu’ils louent. Mis bout à bout, ces jardins totalisent un million d’hectares, soit autant que les réserves naturelles… et reçoivent chaque année environ 5000 tonnes de pesticides : herbicides, fongicides, insecticides. Or sur ces 17 millions de jardiniers, 32% seulement associent le qualificatif dangereux aux pesticides et 20% considèrent même que ces produits ne présentent aucun danger. Autant dire qu’il est urgent de faire prendre conscience aux jardiniers amateurs des risques que comportent les pesticides pour la santé et l’environnement (pollution des nappes phréatiques, irritation de la peau et des poumons, avec des molécules classées comme possiblement cancérigènes, toxiques pour la reproduction, neurotoxiques, etc.) – comme veut le faire le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer avec sa campagne de sensibilisation tout juste lancée, sous le slogan "Les pesticides, apprenons à nous en passer !". Au programme : une affiche, un livret d’information et un site internet dédié Jardiner-autrement.gouv.fr, pour stimuler la prise de conscience, proposer des solutions alternatives et inciter les jardiniers amateurs à respecter le bon dosage en cas d’usage. Voici en tout cas de quoi apporter de l'eau au moulin de Botanic, l'enseigne pionnière de jardinerie qui a supprimé tous les engrais et pesticides chimiques de synthèse de ses magasins depuis janvier 2008 !