Aux dernières nouvelles, Uber poursuit son développement international malgré une réputation malmenée par les conséquences éthiques et sociales de son activité : ainsi en 2015 la baisse des tarifs de 20% a certes permis de maintenir la compétitivité du service mais elle a été décidée unilatéralement par l’entreprise sans que les contributeurs puissent fixer le prix de leur bien ou service, comme c’est le cas chez Blablacar ou chez La Ruche qui dit Oui. Et le terme d’ubérisation en vient bien désormais à désigner plus que la révolution collaborative - le fait que ce moins-disant économique (baisse continue des prix pour le client) est aussi, souvent, un moins disant social… à l’autre bout de la chaîne (en l'occurrence ici pour les chauffeurs de VTC).
Mais ces défaillances ouvrent des brèches pour des concurrents plus éthiques et responsables… Et ces brèches sont d'abord du côté de la gouvernance et des pratiques sociales : ainsi à New-York, Juno (une start-up en cours de création et de test par le fondateur de Viber après la revente de cette entreprise) est engagée dans un plan visant à redistribuer 50% de son capital initial à ses chauffeurs dont la start-up entend faire de "vrais partenaires". Et qu'elle invite actuellement (en amont du lancement qui devrait avoir lieu à l'été 2016) à venir discuter autour d'un café de la façon dont ils pourraient, demain, "conduire leur vie et leur avenir". C’est d’ailleurs à la suite de sessions de dialogue avec des chauffeurs que le fondateur dit avoir pris conscience des problèmes sociaux existant chez Uber… et des opportunités de marché que cela génère !
Du coup Juno veut aller plus loin en ne prenant que 10% de commission sur les courses réalisées par son intermédiaire (contre 20 à 25% pour Uber, qui envisagerait par ailleurs d’augmenter ce pourcentage), en autorisant les pourboires (qui ne sont pas prévus par l’application Uber) et en permettant aux chauffeurs d’être soit sous-traitants soit salariés s’ils le préfèrent.
Pour en savoir plus, voir la récente tribune de Thomas Busuttil d'Utopies "Pour une consommation collaborative responsable et vertueuse" dans Le Monde.