Alors qu'en matière automobile l'idée de proposer des contrats plus avantageux à ceux qui minimisent les risques en utilisant moins leur voiture ou en prenant d'autres moyens de transport (notamment collectif) a fait son chemin depuis plusieurs années (voir ici et là), cette approche arrive assez logiquement dans le domaine de l'assurance personnelle et fait controverse. Depuis le 1er juillet, l’assureur italien Generali propose en effet à ses clients allemands de payer moins cher leur contrat de prévoyance Vitality s’ils adoptent une meilleure hygiène de vie, vérification à l’appui - un type de contrat que Generali pourrait lancer dès l’année prochaine en France aussi. Concrètement, selon 20 Minutes, les clients qui adopteront ce nouveau contrat et feront attention à leur santé, en faisant du sport, en mangeant bio ou encore en arrêtant de fumer, seront récompensés avec des réductions de prime allant de 11 à 16 %, ou avec des bons de réduction chez les partenaires de l’assureur (grands magasins, agences de voyages, etc.). Il leur faudra aussi, pour avoir droit à ces avantages, réaliser un bilan de santé dans une pharmacie agréée et renseigner sur un site Internet dédié des informations-clefs permettant de prévoir ou de suivre l'évolution de leur forme physique : alimentation, nombre de pas marchés chaque jour, etc.
Les questionnaires et même les tests de santé ne sont pas vraiment nouveaux dans le monde des assurances, et ils ont depuis toujours un impact sur le taux proposé au client, par exemple dans le cadre d'un emprunt immobilier. De même, le fait qu'un assureur se mêle de prévention, en encourageant ce qui améliore de l’hygiène de vie de ses clients, n'est pas non plus nouveau et c'est plutôt une bonne chose : ce faisant, l’assureur diminue les facteurs de risques de ses clients, donc améliore ses résultats techniques, tandis que le particulier se porte mieux et fait des économies, dans une approche de co-responsabilité qui bénéficie à tous.
Pour autant, l'arrivée de cette approche nouvelle sur le marché français semble inquiéter tout à la fois les associations de consommateurs et les pouvoirs publics, qui craignent une "fracture sanitaire" engendrant une augmentation des tarifs pour les clients qui n’y souscriraient pas… et s’interrogent sur l’utilisation éthique qui pourrait être faite des données privées fournies par les clients à la compagnie d’assurances, même si Generali, pour ce qui le concerne, souligne qu'il respecte les lois en vigueur sur les données personnelles et garantit que ces données transitent par une société tierce indépendante.