Publié en fin d'année par l'association Consumers International (qui regroupe 220 organisations de consommateurs dans le monde), le rapport "Cereal Offence" est fondé sur une enquête approfondie menée dans 32 pays : d'abord, une analyse approfondie a été menée sur la valeur nutritionnelle de multiples sortes de céréales au chocolat et au miel pour les enfants (le rapport international se concentre sur 13 marques de Kellogg's et Nestlé présentes quasiment partout : Frosties, Smacks, Rice Krispies, Chocapic, Cheerios, etc.), puis ce sont les moyens marketing utilisés par ces marques pour séduire parents et enfants qui ont été passés à la loupe…
Première conclusion : ces produits contiennent beaucoup trop de sucre (sur les 13 produits étudiés, un seul affiche une teneur en sucre "moyenne", et tous les autres sont au-dessus de 25%, quand ce n'est pas plus de 40% !) et leur teneur en sel ou en graisse laisse à désirer (la moitié des produits sont pauvres en graisse et, alors que le seuil acceptable est fixé à 3%, certains scorent à 7-8%), alors même que les emballages regorgent d’allégations concernant les vitamines, les minéraux et les fibres. Le problème est que du coup parents comme enfants sont persuadés de pouvoir consommer quotidiennement et même plusieurs fois par jour ce genre de céréales, alors même que selon le rapport ces produits ne conviennent pas à une consommation journalière et qu'un repas varié et plus équilibré est largement préférable pour bien démarrer la journée.
Du côté du marketing, ce n'est pas beaucoup mieux : en Belgique, l'association de consommateurs Test Achats, qui a décompté le nombre de spots sur les céréales diffusés à la télévision, est arrivée à un total moyen de 34 pubs par jour ! Et c'est sans compter les moyens marketing déployés pour séduire parents et enfants, et les pousser à une consommation quotidienne : tandis que les enfants sont alléchés par les cartoons et les figurines à leur attention, les allégations sur la teneur en minéraux et fibres sont destinées à rallier les mères à la cause (certains produits vont même jusqu'à parler de calcium, alors que celui-ci n'est de fait pas contenu dans les céréales mêmes, mais bien dans le lait éventuellement ajouté !). Dans un contexte où le nombre d'enfants souffrant d'obésité augmente de manière effrayante, avec pour cause une alimentation trop riche en graisse et en sucre aggravée par le manque d’activités physiques, Consumers International a lancé, en collaboration avec l’International Obesity Taskforce, la campagne “Junk Food Generation” (génération malbouffe) pour promouvoir un code international visant à réprimer le marketing pour les boissons et aliments "malsains" auprès des enfants (dont ces céréales pour petit déjeuner).