ScenoProt, un projet transversal rassemblant des experts de la prospective, du marketing et de la R&D, voudrait augmenter l’autosuffisance en protéines de la Finlance d’au moins 40% dans les 15 prochaines années. Les constats de départ sont sévères : non seulement le système actuel de production de protéines n’est pas durable, mais le régime essentiellement carné de la population est nocif pour la santé et de surcroît l’auto-suffisance en protéines est inférieure à 20% aujourd’hui dans le pays, contre 30% dans l’ensemble de l’Europe.
ScenoProt voudrait faire passer ce taux à 60% en Finlande, avec un projet-pilote dont le reste de l’Europe pourrait s’inspirer : pour cela, un budget de 8 millions d’euros, piloté par le Natural Resources Institute de Finlande, devrait être mobilisé afin de développer dans les linéaires de magasins d’alimentation et dans les régimes quotidiens des protéines locales issues de sources alternatives comme les insectes, les champignons ou d’autres végétaux… L’enjeu est multiple, selon les initiateurs du projet : avant tout, il s'agit de faire en sorte qu’en 2030 les consommateurs aient accès à des rations suffisantes de protéines aussi variées que délicieuses, nutritives et produites durablement. Concrètement l’augmentation de la production locale de protéines à partir de sources alternatives devrait être bénéfique pour la santé, la sécurité alimentaire mais aussi pour lutter contre le changement climatique. Rappelons que même pour du bœuf est élevé en Europe, la protéine de soja utilisée dans l’alimentation animale vient souvent d’ailleurs, et que la culture du soja est une cause majeure de déforestation en Amazonie et un facteur-clef de réchauffement climatique (le soja est utilisé à 75% pour l’alimentation animale et 93% du soja consommé en Europe l’est indirectement via l’alimentation animale). Aujourd’hui l’Europe importe plus de 35 millions de tonnes de soja chaque année, ce qui représente 70% des protéines nécessaires au bétail.