Selon Le Monde, la presse a eu connaissance d'une copie de l’encyclique papale sur le climat, dont la publication mondiale est prévue cette semaine, sans doute sous le titre "Laudato Si" (loué sois-tu). Ce texte est décisif dans la mesure où il s'agit de la première prise de parole officielle (et très attendue) de l'Eglise Catholique sur le sujet de l'environnement et de la consommation, dont le contenu doit ensuite en théorie redescendre au niveau des paroisses. Cela étant, l'encyclique s'adresse "à tous" et pas seulement aux catholiques : le Pape y appelle à une action urgente pour lutter contre le réchauffement climatique. S’appuyant sur les études scientifiques, il attribue ce phénomène "en majeure partie" à l’activité humaine et à la combustion des énergies fossiles, à l'encontre des convictions climato-sceptiques, que l’on retrouve dans les cercles chrétiens, notamment américains. De manière intéressante, c'est par le biais de la pauvreté, du fait que les pauvres sont les premières victimes du changement climatique, et de l'impératif moral qui en découle pour l'humanité, que le Pape aborde notamment ce sujet du climat. Il relève donc que les plus pauvres sont déjà ceux qui souffrent le plus de la pollution de l’air et qu’ils seront les premiers touchés par l’élévation du niveau des mers ou les intempéries extrêmes. Assurant que la croissance de la population mondiale n’est pas la cause des problèmes écologiques, il pointe en revanche du doigt le consumérisme et le gaspillage des plus riches, dénonçant au passage "la culture du déchet", constatant que "la terre, notre maison semble se transformer de plus en plus en un immense dépôt d’immondices". Le Pape François devrait, après la publication, aller le défendre aux Nations-Unies puis devant le Congrès américain à la rentrée.