L’industrie de la mode est trop gourmande en eau. Aujourd’hui, elle consomme l’équivalent de 32 millions de piscines Olympiques, un chiffre qui pourrait augmenter de 50% d’ici 2030, selon un rapport de Global Fashion Agenda et Boston Consulting Group. Le coton, utilisé dans la fabrication de nombreux vêtements et le plus souvent cultivé dans des régions souffrant de la sécheresse, est une des fibres textiles qui nécessite le plus d’eau. Pour fabriquer un jean en coton, entre 5 000 et 10 000 litres sont nécessaires. Une hérésie environnementale alors qu’il existe en France une fibre textile dont la culture ne nécessite aucune irrigation ni pesticides. C’est le lin ! Avec 60% de la production mondiale, la France est le 1er producteur au monde. Pourtant, 90% de cette production est aujourd’hui exportée en Asie, puis tissée et cousue pour revenir dans l’Hexagone en produit fini. Pourquoi ne pas relocaliser le processus de transformation du lin, cette fibre locale ? C’est le pari de la marque française DAO qui s’est lancée dans le projet un peu fou de produire un jean cultivé et fabriqué en France. Après 24 mois de développement avec un industriel, DAO a réussi à créer un fil unique réalisé à partir d’un mélange de lin cultivé dans le nord de la France et d’élasthanne. Résultat : un denim en lin (à 97%) cultivé mais aussi teinté, tissé et fabriqué artisanalement en France par des entreprises à moins de 4h de Nancy, où se situe l’atelier de la marque. Une innovation qui a su trouver son public puisque la campagne de financement participatif lancée en avril par DAO a rencontré un succès immédiat : en quelques jours, la marque a réussi à collecter plus de 120 000 € sur l’objectif initial de 13 500 €.
Oui, la mode peut (parfois) être locale !