Chaque bébé qui naît aujourd’hui aux Etats-Unis a plus de 100 molécules chimiques mesurables dans le sang. Dans le même temps, le nombre d’enfants diagnostiqués autistes a augmenté de 600% en Californie entre 1990 et 2001. Autre chiffre étonnant: depuis 20 ans, en Finlande, le quotient intellectuel (QI) a baissé de 2 points par décennie. Et si les perturbateurs endocriniens étaient la cause commune à toutes évolutions marquantes ? C’est la question sous-jacente adressée par le documentaire « Demain, tous crétins ? ». Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade sont allés à la rencontre de plusieurs chercheurs et chercheuses françaises et américaines qui se sont intéressées à la baisse récente des capacités cognitives des populations occidentales à cause des perturbateurs endocriniens. Ces molécules, désignés en 2002 par l’Organisation Mondiale de la Santé comme des substances « […] ou un mélange qui altère la/les fonction(s) du système endocrinien et […] cause un effet délétère sur la santé d’un individu, sa descendance ou des sous-populations » sont présents dans tous les moments de notre vie quotidienne. On en retrouve dans les plastiques, les cosmétiques, les peintures, les mousses de canapé imprégnées de retardateurs de flammes, etc. Les femmes enceintes, surtout en début de grossesse, sont les personnes les plus exposées aux perturbateurs endocriniens. Ainsi, depuis plusieurs années, le monde scientifique et médical alerte sur les dangers de ces molécules, dont les impacts représentent une véritable bombe à retardement. L’année dernière, un collectif de 1600 médecins français avaient notamment tiré la sonnette d’alarme et mené une campagne de prévention en Limousin.
Pour en savoir plus, rendez-vous samedi 11 novembre à 22h30 sur ARTE ou d’ores et déjà sur LeMonde.fr pour visionner ce documentaire.