Le gouvernement nippon, qui s'était déjà distingué sur le sujet les années précédentes en incitant les cadres à tomber la veste en été et les entreprises à ne pas faire fonctionner la climatisation en acceptant une température estivale dans leurs locaux de 28 degrés, vient de lancer sa nouvelle campagne baptisée “Super Cool Biz”. L'objectif : inciter les employés à porter des chemises hawaïennes, des chemisettes, des tee-shirts, des shorts et des sandales au travail pour aider leurs entreprises, et le pays, à économiser l'énergie, rapporte le Wall Street Journal. Cet effort, en complément d'autres mesures nationales visant à réduire les consommations d'électricité de 15% cet été, fait l'objet d'une communication particulière cette année du fait de la crise nucléaire post-Fukushima. Mais la mesure ne fait pas l'unanimité dans la culture du monde des affaires japonais (selon un fonctionnaire interviewé par le WSJ, "c'est la Silicon Valley contre Wall Street"), et si le secteur public suivra sans doute les directives gouvernementales, il n'en va pas forcément de même dans les entreprises privées comme Sony, qui contribuent cela dit en incitant leurs équipes (masculines) à tomber cravate et veste.
Certaines, néanmoins, se sont prononcées en faveur de cette idée, en particulier les marques de vêtements comme le Japonais Uniqlo, qui y voit l'opportunité de vendre la tenue complète "Super Cool Biz", conçue "pour rester stylé tout en contribuant à la campagne nationale d'économies d'énergie" (sic !)- et dont l'enseigne estime le prix moyen à 150 euros. Le lancement de la campagne était d'ailleurs couplé à un défilé de mode organisé conjointement par le Ministère de l'Environnement et Uniqlo, qui présentait sa ligne spécialement conçue pour l'occasion. Bizarrement, rien n'est suggéré pour les femmes, qui restent libres de s'adapter comme elles le souhaitent au climat estival…