Depuis quelques jours, l’information déferle dans des médias français : les produits destinées aux femmes seraient plus chers que les produits équivalents pour les hommes ! Si les dérives du marketing « genré » sont déjà bien connues aux Etats-Unis (où des études évaluent entre 1000 et 1400 dollars par an la « surtaxe » dont sont victimes les femmes), la révélation au sein de l’hexagone est encore récente.
Le collectif féministe Georgette Sand, qui a mis à jour ces différences de prix, pointe du doigt par exemple un paquet de 5 rasoirs pour femmes de chez Monoprix, qui est 8 centimes plus cher que le celui de 10 rasoirs pour hommes. Effectué au nom de principes marketing de segmentation du marché, ce cas est loin d’être un phénomène isolé, puisque l’on retrouve également une différence de prix pour les rasoirs chez Hema ou bien Casino. Afin de mettre en lumière la fréquence de cette surtaxe des produits estampillés pour femmes, les féministes de Georgette Sand tiennent un blog recensant ces différences de prix : un constat édifiant d’une multitude de produits et services où les femmes sont indirectement taxées (cosmétique, coiffeur ou pressing…).
Ce constat, entendu par Pascale Boistard, secrétaire d’Etat pour les Droits des femmes, et par Emmanuel Macron, ministre de l’économie, est loin de laisser de marbre le gouvernement : dans un contexte où les femmes gagnent en moyenne 24% de moins que les hommes à travail égal, le sujet est loin d’être anodin. Aussi, une grande enquête va être lancée par Bercy afin d’évaluer les réalités des phénomènes décrites par Georgette Sand. Les résultats devraient être connus dans les semaines à venir.