Depuis le 21 décembre, les enfants aussi ont droit à leur téléphone. Cette boîte à gros boutons – le MO1 - permettant d’appeler au choix papa ou maman est en vente dans les ventes de la chaîne espagnole Imaginarium (5 magasins en France, 2 à Paris). Les réactions ne se sont pas fait attendre : les associations de défense de l’environnement se sont d’abord exprimées, suivies par le gouvernement, mais la déclaration de ce dernier est venue tard et le ton monte. "Faute d'engagements politiques forts en faveur d'une réglementation interdisant la commercialisation des portables" pour les plus jeunes, les associations de défense de l'environnement Agir pour l'environnement et P.R.I.A.R.Té.M. [Pour une réglementation des implantations d'antennes relais de téléphonie mobile], menacent désormais de porter l’affaire en justice. Le ministère de la santé a certes publié début janvier un communiqué appelant les parents à la prudence concernant l’achat et l’utilisation de tels produits mais, faute de preuve scientifique sur la nocivité de ces appareils, l’Etat se contente d’inciter à la précaution sans interdire. Il est vrai que les effets néfastes d’un téléphone pour enfants n’ont pas été établis clairement, les études concernant la dangerosité des téléphones portables pour l’homme n’ayant jamais porté spécifiquement sur les enfants ou les adolescents. Mais les deux associations précédemment citées affirment que "le cerveau des enfants absorbe 60 % de plus de rayonnements électromagnétiques que celui des adultes", et jugent donc la réaction du gouvernement trop indulgente et surtout bien trop tardive, puisqu’intervenant après la période des Fêtes, propice aux cadeaux (empoisonnés) ! En 2001, l’OMS a lancé le programme Interphone, sur le risque de cancers que pourrait représenter l’utilisation des téléphones mobiles, et pour l’instant les études ne permettent pas de conclure de manière très convaincante. Rappelons aussi que si trois adolescents sur quatre ont un portable, aucune chiffre n’existe pour les enfants de 6 ans auxques s'adresse le MO1. D’autres téléphones pour petits enfants ont cela dit déjà été retirés de la vente par Carrefour, Auchan ou le BHV en 2005 et 2007, suite à des actions des mêmes associations.