Selon un nouveau rapport de la FAO (Agence des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture), les émissions imputables chaque année à l’industrie laitière industrie pèseraient 2 milliards de tonnes d’équivalent CO2, soit 4% des émissions globales de gaz à effet de serre. Même si l’ONU concède une marge d’erreur assez élevée, de l’ordre de plus ou moins 26%, cela représente quand même une contribution au réchauffement climatique égale à celle des secteurs du transport aérien et des technologies de l’information réunis. Naturellement, ces émissions proviennent de toutes les étapes du cycle de vie, de la production de l’alimentation des bovins en passant par le chauffage ou l’éclairage des étables, la traite, la transformation du lait et son transport mais aussi la production de viande d’animaux issus de la filière laitière (veaux notamment). A noter : si l’on exclut la viande, le chiffre des émissions baisse à 2, 7 % des rejets mondiaux. Sans surprise, le premier facteur d’émissions, avec 52% du bilan global, est le méthane d’origine digestive généré par les ruminants (essentiellement rejeté par la bouche et le nez, sous forme de rots, contrairement à ce que l’on pense souvent) – il faut dire que ce gaz a un potentiel de réchauffement climatique 23 fois supérieur au CO2. Au total, les émissions de gaz à effet de serre par kilo de lait ou de produits laitiers seraient donc de 2, 4 kg équivalent CO2, soit l’équivalent de 24 km parcourus en zone urbaine avec une petite voiture ! Autant dire que chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et les entreprises du secteur, comme Danone, ont raison de chercher des solutions du côté, par exemple, de la modification de régime alimentaire des animaux (retour à l’herbe, au lin, au lupin ou à l'oseille) qui serait, dit-on, capable de faire baisser de 10 à 15% les émissions de méthane des bovins.
D’autres études similaires devraient bientôt être conduites, avant fin 2011, sur les autres types d’élevage – de bovins, de volailles, de porcs ou de plus petits ruminants (ovins par exemple). Cela devrait permettre d’affiner l’analyse initialement conduite par la même FAO en 2006, qui concluait que l’élevage représente, dans le monde, 18% des émissions totales de gaz à effet de serre.