Alors qu’une grande partie des Français et des Européens vont prendre le chemin des plages et rivages, un rapport publié par le think-tank britannique NEF (new economics foundation) et OCEAN2012 révèle qu’ils consomment bien plus de poissons que ne peuvent en produire les mers d'Europe. En effet, nous engloutissons en 189 jours les réserves prévues pour 365 ! Autrement dit : si l'Europe ne consommait que le poisson en provenance de ses propres eaux (produits de la pêche et de l'aquaculture), elle serait arrivée à court de poisson le 8 juillet. La France n’est pas en meilleure posture, puisqu’elle est dépendante des importations depuis le 20 juin. En outre le problème tend à s’aggraver, puisque depuis 2000, ce "jour de dépendance" à l'égard du poisson tombe de plus en plus tôt dans l'année - près d'un mois plus tôt en 10 ans.
Cette évolution n’est pas étonnante, dans un contexte où la Commission Européenne estime que 72% des stocks halieutiques des eaux européennes sont désormais surpêchés – mais, selon le rapport, les effets de la surpêche sont dissimulés par l'accroissement des quantités de poisson importé. Par ailleurs, le développement de l'aquaculture n'a pas permis de mettre un terme à notre dépendance croissante à l'égard du poisson provenant de pays non-européens. Et les auteurs de conclure : "Si les Européens veulent du poisson et des fruits de mer issus d'une production durable, ils doivent s'assurer que leurs décideurs politiques mettent en place une politique de pêche responsable (…) pour garantir la viabilité de la pêche européenne, plutôt que la continuation des importations croissantes en parallèle au maintien des exportations".