Lors de la dernière Semaine du Développement durable début avril, Système U, la 4ème enseigne de distribution alimentaire en France, IRI, un leader mondial des études de marché, et Greenext, start-up spécialisée sur l’impact environnemental des produits de grande consommation, ont présenté une étude réalisée début 2010 et portant sur l’impact carbone des courses alimentaires des foyers français et le potentiel d’économies de CO2 en fonction des choix du consommateur. Bilan : chaque année, un foyer achète en moyenne 990 kg de produits alimentaires qui représentent 1480 kg équivalent CO2, ce qui représente autant que 10 571 km parcourus en voiture. Chaque kilo de courses alimentaires pèse donc une fois et demi son poids en équivalent CO2, autant représente que dix kilomètres parcourus en voiture. L’étude nous apprend aussi que le rayon crémerie est la première source d’impact du chariot avec 21 % du "poids carbone" du chariot (contre 19% du poids des courses), suivi par le rayon frais emballé (hors produits laitiers) qui concentre 16 % de l'empreinte carbone des courses (pour 5% seulement de leur poids !). Notons aussi que les surgelés représentent 3% du poids des courses mais 9% de leur impact carbone tandis qu’à l’inverse les fruits et légumes frais "en vrac" pèsent 10% des courses et 3% seulement de leur poids carbone.
Du côté du potentiel d’économies, l’écart entre l’impact carbone d’une liste de courses "mini-carbone" et son équivalent "maxi-carbone", pour des produits d’usage similaire, est estimé à 24% - selon le lieu de production, les ingrédients et l'emballage. A noter : le transport d'un produit peut représenter jusqu'à 85 % de son impact carbone total, et l’étude cite notamment le cas des poires qui, produites en France et consommées en saison, pèsent 10 % de l'équivalent carbone des poires de l'hémisphère Sud. Dans d’autres cas, c’est la production des ingrédients qui pèse lourd, avec jusqu’à 80% de l’impact carbone d’un produit : l’étude cite le cas de certaines cultures de riz (la culture des rizières est notoirement émettrice de méthane) et souligne par exemple que des céréales pour le petit déjeuner à base de blé ont un impact carbone trois fois moins élevé que des céréales à base de riz. Pas évident dans ces conditions, et en l’absence d’étiquette carbone, de faire son choix – dans un contexte où selon la dernière édition de l’Eurobaromètre, 83% des Européens considèrent que l’empreinte écologique des produits est un paramètre qui influence leur décision d’achat.