Le Canada devrait dans les semaines qui viennent devenir le premier pays à interdire l’utilisation du bisphénol A (BPA) dans tous les produits et emballages destinés aux enfants : pour mémoire, cette substance chimique est utilisée notamment pour renforcer certains plastiques (biberons en polycarbonate - un plastique repérable sous la bouteille grâce au marquage n°7) ou vernis (résine époxy utilisée à l’intérieur de certaines boîtes de conserve, cannettes ou gourdes). Cette interdiction intervient six mois après une déclaration du ministre de la santé canadien, Tony Clement, classant le BPA parmi les substances dangereuses, après que des études aient montré qu’il était susceptible de contaminer les aliments et les liquides, a fortiori lorsqu’il s’agit de bébés et que le contenant est chauffé, ce qui est le cas avec les biberons. Pour mémoire, le BPA est supposé avoir des effets pertubateurs sur le système hormonal et la reproduction.
Aux Etats-Unis (où des traces de BPA sont d'ores et déjà présentes dans le corps de 9 Américains sur 10), des distributeurs comme Wal-Mart, CVS ou Toys R Us ont déjà anticipé l’extension possible de cette interdiction en s’engageant à éliminer progressivement de leurs rayons les produits contenant du BPA – dans la foulée du pionnier Whole Foods qui l’a fait début 2006. Une chose est sûre : ce mouvement ouvre la voie à des fabricants alternatifs de biberons, aux antipodes de l’inertie des grandes marques, comme par exemple Green to Grow, dont les biberons sont garantis sans BPA, phtalates ni autres produits potentiellement toxiques et qui fait partie du Club "1% for the Planet" créé par Patagonia (des entreprises reversant une part de leur chiffre d’affaires à des causes environnementales) ou encore Born Free, dont les biberons et autres tasses sont en polyamide (PA - une variété de nylon), et non plus en polycarbonate. Rappelons que l’Europe, à ce jour, considère (comme d’ailleurs la Food and Drug Administration américaine) que le Bisphénol A ne présente aucun danger pour la santé.