Inquiète de voir les taux d’obésité augmenter notamment parmi les enfants des familles les moins favorisées, San Francisco est devenu mardi la première ville américaine à adopter, dans la foulée du comté californien de Santa Clara (qui avait pris les devants en mai dernier), une loi interdisant aux restaurants, à compter du 1er décembre prochain, la pratique courante consistant à offrir aux enfants des jouets gratuits avec les repas ne répondant pas aux critères nutritionnels drastiques de l’Etat sur les quantités autorisées de calories mais aussi de sel, de sucre et de graisse. Concrètement, pour pouvoir offrir un jouet, le repas devra désormais afficher moins de 600 calories (dont 35% maximum doivent provenir des graisses), contenir des fruits et des légumes, et une boisson sans sucre excessif. Parmi les organisations opposées au vote de cette loi, on comptait sans surprise la National Restaurant Association et l’enseigne McDonald's, dont le Happy Meal a été pionnier de la pratique visée dès 1979. Selon un article de Reuters, les entreprises de fast-food dépensent annuellement plus de 520 millions de dollars en publicité et jouets promotionnels pour promouvoir leurs menus pour enfants. L’objectif de la loi est évidemment de casser la dynamique marketing qui consiste aujourd’hui à utiliser des jouets promotionnels, souvent issus du dernier film à la mode, pour augmenter aux yeux des enfants l'attractivité de menus nutritionnellement désastreux. Rappelons que San Francisco est habituée à prendre les devants avec des mesures ambitieuses sur des sujets liés au développement durable, comme la ville l'a déjà fait sur le recyclage des huiles de friture usagées, la consommation responsable, le compostage alimentaire ou l'eau en bouteille…