Les déchets organiques (épluchures, sachets de thé et autre marc de café) représentent 126 kg par an et par Français, soit un tiers du poids de nos poubelles, selon l’ADEME. Pas étonnant dans ce contexte que certaines collectivités mettent désormais au premier plan de leurs engagements écologiques le compostage de ces déchets : ainsi l’agglomération de Rennes vend depuis 1995 à ses habitants (sur simple présentation d’un justificatif de domicile) des composteurs individuels à 20 euros – une opération couronnée de succès puisque près de 16 000 composteurs ont été vendus par Rennes Métropole auprès de particuliers, de sorte qu’un pavillon rennais sur six est désormais équipé. La métropole bretonne se lance désormais dans l’équipement de l’autre moitié des logements : les habitats collectifs. Rennes Métropole a inauguré en janvier 2006 le premier composteur collectif, dans le jardin d’un immeuble de 48 habitations, et ce sont désormais 1 500 foyers rennais en habitat collectif qui compostent leurs déchets de cuisine. Avec les dispositifs en place, un appartement rennais peut produire environ 50 kg de compost par an, qui permet d’alimenter facilement jardinières et haies, ou même jardins partagés. Une initiative qui n’est pas sans rappeler celle de San Francisco : la ville californienne, qui recycle aujourd’hui 72% de ses déchets et a un objectif "zéro déchet" pour 2020, a fait passer récemment une ordonnance prévoyant des amendes élevées pour les propriétaires de locaux professionnels ou de logements qui s'entêteraient dans le refus d'accueillir les poubelles nécessaires pour trier et recycler les déchets alimentaires. Aux dernières nouvelles, une dizaine de camions tournent donc sans cesse dans San Francisco pour distribuer 100 à 150 nouvelles poubelles vertes par jour à ceux qui en font la demande...