C’est l’entreprise qui monte dans le domaine de ce que l’on appelle désormais la consommation collaborative, pour reprendre le titre d’un ouvrage récemment paru co-écrit par Roo Rogers, fondateur de la marque OzoCar. Qualifiée de "Ebay de l’hébergement" par Time Magazine, AirBnB est un marché en ligne qui fait le pari du "pair à pair", c’est-à-dire qu’il permet à n’importe quel particulier disposant d’espace inutilisé chez lui (une chambre d’hôte ou une simple chambre à la maison, un appartement entier en ville ou une maison de vacances, un château ou une cabane dans le jardin, etc.) de le mettre en location pour un séjour d’une nuit à plusieurs semaines, photos à l’appui. Deux ans après sa création en août 2008 à San-Francisco (par des amis d’université qui commencèrent par transformer leur appartement en bed & breakfast occasionnel… pour boucler leurs fins de mois et payer leur loyer !), le site propose plus de 50 000 hébergements, du plus classique et chic au plus atypique et "low cost", dans 8249 villes de 167 pays… Les recherches se font par ville ou par pays, avec possibilité de filtres tels que le prix et le type de chambre pour que les internautes soient sûrs de trouver exactement ce qui convient à leurs besoins. Comme sur Ebay, la réputation de chaque loueur est fondée sur les avis d'utilisateurs, les voyageurs peuvent contacter les hôtes directement via le site et les transactions en ligne, par carte de crédit ou compte Paypal, sont sécurisées. Le buzz raconte même que Sequoia Capital, célèbre société d’investissements réputée pour avoir le "nez" sur les futurs succès de la nouvelle économie, aurait récemment investi dans le développement d’AirBnB, conquis par sa popularité. Une popularité qui, pour ses fondateurs, n’est pas uniquement liée à la perspective de transformer de l’espace vacant en espèces sonnantes et trébuchantes mais aussi au désir d’avoir plus de convivialité avec les autres et plus d’interaction sociale, dont les chercheurs ont montré que, même en ligne, elle réduisait l’émission d’hormones de stress, comme le rappelait un récent article du Monde.