2011 aura été, sous l'effet de la crise peut-être, l'année où la récupération voire la revente de produits d'occasion par des enseignes traditionnelles aura pris son essor en France. En amont de l'opération organisée par Monoprix avec Emmaüs, dont le succès a dépassé les espérances de l'enseigne, le BHV a ainsi organisé mi-octobre, sur deux journées, une opération baptisée "Le Vide Dressing du Bazar". Objectif : permettre aux fashionistas (hommes, femmes et enfants) de venir vendre les tenues et accessoires qu’elles ne portent plus, valorisés grâce à l'écrin des espaces de vente du BHV mais aussi via une fiche "Mon histoire" racontant une anecdote à propos du produit mis en vente. En échange, les vendeurs recevaient des bons d’achat d’une valeur équivalente à leur vente, tandis que les acheteurs bénéficiaient pour leur part de conseils en look grâce à un partenariat avec le magazine BIBA. Une initiative qui n'est pas sans rappeler l'historique Trocathlon de l'enseigne Décathlon, ou encore ce qui existe en ligne comme par exemple la plateforme d'échange Family Troc (gratuite, celle-là) lancée en 2010 par Intermarché sur Facebook pour "lutter contre la vie chère". Autant d'initiatives qui mettent en évidence un nouveau rôle potentiel du commerce, physique ou en ligne : devenir un lieu d’échanges, y compris non-marchands et porteurs de sens, au-delà d'un simple lieu de transactions. Et une façon pour les enseignes de reprendre à leur compte une tendance qui existe de toute façon déjà, sur le web, de particulier à particulier (voir ainsi les sites de revente de vêtements d'occasion et autres "social shopping" Vestiairedecopines.com et Ugotawish.com).